Deux vigneronnes de l’Hérault mises en vedettes

Bon, le Mimosa, vous connaissez désormais. Je vous l’ai présenté Jeudi dernier et il s’agissait là d’une première salve, avec un repas mémorable tout autour des vins de Marc. Hasard du calendrier, je suis retourné au resto une semaine après et j’y ai vécu une expérience différente. Pour cette seconde invitation (précision nécessaire à l’attention de ceux qui croient naïvement que je règle toutes mes additions), j’étais passé par Faugères où Sandrine  m’attendait avec un groupe de charme: Lolo au volant de sa superbe Citroën, Juju à l’arrière, assise aux côtés de sa maman, toutes trois ravissantes je dois le dire. Ces dames ont insisté pour que le vieux monsieur que je suis se mette à l’avant. J’étais heureux et j’avais l’impression ce soir-là d’être un pacha planant quelque part sur les collines du Haut-Languedoc en route pour Saint-Guiraud dans un merveilleux carosse.

Deux vigneronnes de l’Hérault étaient mises en vedettes par les club ce soir-là : d’une part, la très syraphile Julie, maîtresse vigneronne à Saint-Pargoire, et d’autre part la douce Marie de  Faugères, qu’une montagne sépare de Clovallon); laquelle avait insisté pour que je sois à sa table ce qui flattait mon égo au plus haut point. Je le dis haut et fort afin qu’il n’y ait plus d’ambiguïté: j’aime les deux dames, mais j’ai une tendresse toute particulière pour Marie qui, dès mes premières années d’errements en Languedoc, a su me faire comprendre que le pinot noir avait ses chances sur les coteaux froids -voire frigorifiques .

J’aime le style des vins de L’Hérault . J’aime sa sensibilité, sa manière bien à elle de s’adresser à ses vignes un peu comme s’il s’agissait d’une bande d’écoliers turbulents mais ô combien adorables. Visiblement, elle voudrait bien pouvoir dompter ses plants, le pinot en particulier, le cépage avec lequel elle a fait ses classes au rugis où elle a planté de la syrah, du viognier, du chardonnay, du petit manseng et dieu sait quoi encore. Elle conserve aussi quelques rangs d’une étonnante clairette qu’elle commercialise en petits flacons sous le nom de «Grain de folie». Depuis quelques années, 1997 pour être précis, depuis qu’elle est passée de l’autre côté de la montagne pour se retrouver face au Sud-Est et à la Méditerranée, on la sent amoureuse du grenache noir qui, comme par hasard, est un peu notre pinot noir à nous, une sorte de prince dans le Languedoc. Et pour finir dans cette trop rapide présentation, Marie vient de s’offrir à Faugères une vieille vigne de carignan, cépage qu’elle n’a jamais pourtant porté dans son cœur. On verra plus tard, car avec marie, rien n’est sûr…  Eh bien la jeune femme s’est installée à dans le coin où elle semble de plus en plus prendre les rênes du domaine avec une passion et un entrain évident, laissant sa maman se donner à fond à ses vignes.